Par Séverine COFFINOT – Coaching, Conseil et Formation, Hypnothérapeute Certifiée
Coach’In & Out, www.coachinandout.com
Quels sont les types de changement, comment savoir dans tel type nous sommes, et enfin comment détecter qu’il faut passer de l’un à l’autre, et pour quels bénéfices ?
Il y a des jours comme ça où nous pourrions bien avoir envie de tout envoyer promener : le boulot, le conjoint, les enfants, le chien. ☺
D’autres jours où un simple réglage, une adaptation peut suffire, et les choses reprennent leur cours, sans qu’il soit nécessaire de tout révolutionner.
Alors je change tout, ou simplement je m’adapte, j’ajuste ?
Quels sont les types de changement, comment savoir dans tel type nous sommes, et enfin comment détecter qu’il faut passer de l’un à l’autre, et pour quels bénéfices ?
Vous l’aurez compris, les impacts et répercussions ne sont pas les mêmes dans chaque cas, c’est peut-être bien d’ailleurs ce qui nous fait parfois hésiter.
Le changement de niveau 1 :
des réglages pour maintenir l’équilibre
Le changement de Type 1 est un maintien d’équilibre : nous apportons des corrections à des éléments externes et/ou internes, dans le but de ne pas menacer notre équilibre et maintenir un certain état rassurant, connu.
Et vous connaissez la formule : les mêmes causes produisent les mêmes effets, ce changement de Niveau 1 apporte une solution de niveau. 1. C’est-à-dire pas de grande révolution, juste un rééquilibrage.
Plus ou moins de la même chose reproduit…la même chose.
C’est, pour vous donner un exemple concret, cette envie de changement que nous sentons pousser en nous : changer de métier, d’entreprise… Mais bien souvent nous préférons rester dans la même entreprise et changer éventuellement de service, ou simplement revoir notre fiche de poste avec notre supérieur et investir notre job autrement.
Cela peut suffire pour celui qui n’avait pas un réel bénéfice à changer. Parfois quand le bénéfice « secondaire » -c’est-à-dire la satisfaction que nous trouvons dans la situation actuelle- est important (et ce bénéfice est souvent inconscient), nous ne trouvons pas la force, la motivation nécessaire pour aller plus loin, et opérons ces légers réglages afin de rassurer notre égo, nous dire que nous avons tenté quelque chose.
C’est cette personne qui veut arrêter de fumer, qui a bien conscience que c’est mauvais pour sa santé, son hygiène de vie etc. mais qui continue malgré toutes ses tentatives (patch, nicorette, thérapies plus ou moins suivies etc.).
En tant que Coach ou thérapeute, quand j’accompagne ce genre de demande, je questionne, forcement ☺.
Les réponses sont essentielles à la compréhension du niveau de changement choisi : fumer est une « bouffée d’oxygène » (oui, oui, vous ne rêvez pas, mes clients me le disent souvent !), « fumer me permet de ne pas être seul à la pause au boulot », « me permet d’évacuer mon stress » et » m’oblige à faire une pause ».
Si la personne a tant de bénéfices, et que l’avantage de l’arrêt du tabac n’est pas assez important, intense, elle n’arrêtera pas, ou fera des tentatives qui avorteront et ne seront pas satisfaisantes. Car arrêter signifierait repenser sa vie, ses moments de pause, sa manière de respirer, et sa relation aux autres. Vous voyez la montagne à franchir ?
Le changement de niveau 2 :
oser déconstruire pour reconstruire sa réalité
Le niveau 2 s’impose quand le système habituel « tombe malade » et est en crise. Il est urgent alors de passer à l’introduction de changements plus profonds, quitte à ce que ce soit parfois douloureux, long, difficile.
Changer profondément signifie oublier en partie tout ce que l’on sait faire, et oser remettre en perspective d’autres façons de faire, de penser, et modifier tout notre système entier.
Nous ne nous contentons pas de changer un ou deux éléments du décor, ni repeindre un mur ou deux, on casse des murs, on modifie l’espace, on repense le sens de circulation et d’organisation des pièces, voire même leur utilité.
C’est du gros œuvre !
Le changement de niveau 2 entraine une modification des règles d’un système, comme si nous repensions la réalité, et même ce que nous supposions être vrai, bon pour nous. Nous nous permettons d’envisager d’autres hypothèses, et d’apprendre à nouveau.
C’est donc un processus qui amène une courbe d’apprentissage : changements d’attitudes, d’automatismes qui petit à petit vont permettre de changer le système.
Cela passe en grande partie par la notion d’expérimentation : j’apprends, je teste, je suis conscient que c’est difficile, puis de plus en plus je fais les choses de manière plus inconsciente et je deviens de plus en plus à l’aise, et compétent.
Si nous reprenons notre exemple de cette personne qui veut changer de métier. Elle a tenté le changement de service, changement de type 1. Elle est passée par exemple de la comptabilité fournisseur à client, ou de la comptabilité fournisseur au contrôle de gestion.
Si malgré cela, elle ressent toujours un ennui, une envie d’autre chose, de plus de challenge, de nouveauté, de reconnaissance, de sens…Elle sera alors amenée à repenser tout ce qui était selon elle important et qui va devoir être revisité.
Ce peut être la paie et la sécurité d’une entreprise que l’on connait, qui a ses travers mais a le mérite d’être à 10 minutes de la maison, avec de horaires où, ma foi, les enfants ne sont pas les derniers à la garderie le soir.
On va alors se demander : qu’est-ce qui m’anime vraiment, qu’est-ce qui est important pour moi maintenant ? Quelles sont mes contraintes ? Les choses que je pensais essentielles et qui aujourd’hui le sont moins ? Quelle est ma priorité aujourd’hui ?
Elle va devoir expérimenter cette nouvelle attitude à se questionner, à repenser à ses besoins, valeurs, à ses forces, ses talents, peut-être envisager d’acquérir de nouvelles connaissances selon ses projets.
Les apprentissages sont de plusieurs teneurs ; cognitifs, techniques, et comportementaux.
Nous ne savons pas à l’avance si nous allons opérer un changement de type 1 ou 2 c’est-à-dire rééquilibrer ou révolutionner notre vie. Les enjeux ne sont pas les mêmes pour nous, pour notre entourage, et la bascule à réaliser demande un certain nombre d’étapes, certaines prises de conscience. Mais nous aborderons tout cela… dans un prochain article !