Supervision : tous concernés !

30 septembre 2021

Par Philippe GAILLARD – Coach et facilitateur, superviseur
Fondateur du cabinet de conseil en management « Gaillard Conseil » à Saintes – https://gaillard-conseil.com

 

La supervision des coachs professionnels relève à la fois d’un processus de formation continue et d’une forme de ‘’contrôle qualité’’, permettant d’assurer la plus grande cohérence possible entre les référentiels et la pratique. Si elle est avant tout un engagement déontologique incontournable pour pouvoir mettre en place une activité professionnelle de coaching et en assurer le développement commercial, elle est surtout une ressource inestimable pour les coachs dans leur pratique quotidienne de terrain. Découvrez dans cet article pourquoi la supervision représente une véritable opportunité dans le cadre de votre métier de coach et comment vous engager efficacement dans cette démarche.

Supervision de coach : pourquoi devez-vous vous sentir concerné ?

Dans un métier à forts enjeux relationnels et personnels comme le coaching professionnel, la supervision est considérée comme une nécessité absolue, soulignée par tous les codes de déontologie des associations professionnelles.

Elle vise à développer le positionnement, l’engagement et le sens des responsabilités du coach, et comporte à la fois une dimension didactique, une dimension déontologique, et une dimension éthique.

En s’appuyant sur des situations concrètes, la supervision offre au coach la possibilité de réfléchir sur sa pratique quotidienne, de gérer au mieux les exigences de son métier et de relever les défis complexes auxquels il est régulièrement confronté.

Elle s’adresse aussi bien à des coachs externes qu’internes, débutants ou plus expérimentés, salariés ou en libéral. Elle est également fortement conseillée à tout consultant ou formateur ou encore à des formateurs internes ou responsables RH ayant à accompagner des projets de développement des compétences et de changements comportementaux, qui souhaiteraient développer leur posture de coach.

Pourquoi avoir recourt à la supervision dans votre pratique de coach ?

La pratique du métier de coach professionnel s’accompagne systématiquement d’un important « travail sur soi » préalable. On peut alors légitimement se poser la question de l’utilité de la supervision pour des professionnels par définition déjà « chevronnés » et bien formés.

Cependant, comme pour tous les « professionnels de la relation » (psychothérapeutes, coachs en développement personnel…), le métier nécessite une importante capacité à prendre de la hauteur, l’expérience du terrain s’avère souvent complexe et la pratique soulève de nombreuses questions au quotidien, pour ne pas dire de véritables difficultés.

Les cas ne manquent pas où le coach professionnel peut se sentir démuni ou « pris en défaut » malgré son expérience et la solidité de sa formation initiale !

Peut-être vous reconnaîtrez-vous entre autres dans certains de ces exemples :

– Mon client bénéficiaire d’un coaching prescrit par son entreprise, me manipule pour faire passer des messages à sa direction. La situation vécue par mon client rencontre un fort écho personnel pour moi, et je crains de manquer de recul pour l’accompagner dans ce contexte
– Il m’est difficile de gérer la relation commerciale avec mon client tout en maintenant la posture de coach vis-à-vis de lui
– Je suis confronté à un client qui semble manquer de motivation, et j’ai le sentiment de tourner en rond et de ne pas le faire avancer autant qu’il est souhaitable
– J’exerce en tant que consultant et formateur en parallèle de mon activité de coach, et j’ai besoin de travailler encore cette posture qui fait appel à d’autres ressorts relationnels
– Je sens que la relation qui s’est instaurée avec mon client a un peu « dérapé » (mon client a pris une forme d’« ascendant » sur moi, la relation est devenue trop « amicale », mon client arrive souvent en retard ou annule nos rendez-vous en dernière minute…) et je ne sais pas comment rétablir le cadre…

Dans toutes ces situations – et dans bien d’autres – le recours à l’aide d’un superviseur permet d’identifier et cerner ses difficultés, prendre du recul, trouver des solutions et éviter de s’enfermer dans un cycle négatif.

S’engager dans la supervision : ce que cela va vous apporter

Lorsqu’un coach rencontre une difficulté particulière dans l’exercice de son activité ou avec un de ses clients, la pensée, les émotions ou les mouvements affectifs s’en trouvent généralement bloqués, ce qui suspend la relation d’accompagnement et empêche le changement d’intervenir chez le bénéficiaire du coaching. L’objet de la supervision est alors d’identifier l’obstacle, de le traiter ou de le contourner.

Mais au-delà de ces situations spécifiques, la supervision permet plus largement au coach de :
– Mettre en question sa pratique
– Acquérir ou consolider des (nouvelles) méthodes et techniques
– Instaurer et maintenir une bonne posture professionnelle
– Garantir le respect de l’éthique et des règles déontologiques de la profession.

La supervision vise le développement professionnel et personnel et l’acquisition de compétences psychosociales. Elle relève donc de la « formation continue » pour le supervisé, qui renforce sa conscience de lui-même et de ses responsabilités. Elle l’amène à s’interroger sur ses attitudes, ses paroles, ses perceptions, ses émotions et ses actions.

La supervision favorise l’intégration de l’expérience et l’assimilation des apports théoriques. Elle aide à développer sa lucidité et sa prise de distance, afin de mieux gérer les situations complexes.

Par ailleurs, le fait pour un coach de mettre en place cette démarche de façon régulière et volontaire est également un gage de sérieux et de fiabilité pour ses clients, dans un domaine d’activité où les éléments de « réassurance » sont particulièrement importants.

La supervision représente ainsi une opportunité dont il est intéressant de se saisir pour enrichir ses compétences, solidifier sa pratique et poursuivre son développement professionnel et personnel.

En pratique : comment ça se passe ?

Individuelle ou collective

La supervision peut prendre une forme individuelle ou collective. Elle suppose toutefois dans tous les cas la présence d’un superviseur, pour assurer un regard extérieur neutre : la supervision ne peut pas être exercée directement par le groupe de pairs qui pourrait s’avérer trop normatif. La présence de pairs au sein du groupe s’avère cependant pertinente pour comparer les pratiques, diversifier les points de vue et mettre en commun les expériences.

Toute entrée dans une démarche de supervision (individuelle ou collective) fait l’objet d’un entretien préalable avec le superviseur afin d’en définir les objectifs et le cadre. Différentes modalités de travail peuvent être mobilisées en fonction des besoins exprimés.

Ponctuelle ou régulière

Certains superviseurs acceptent de voir le coach à la demande, tandis que d’autres fixent un cadre de supervision très strict, en termes de fréquence, d’horaire et de durée.

La pratique (contraintes d’organisation des coachs et du superviseur) rend difficile l’imposition d’un cadre trop figé, mais il semble souhaitable et profitable de respecter une régularité temporelle et spatiale.

L’entretien préalable

A l’occasion d’un entretien initial, la supervision fait l’objet d’un contrat qui établit – en fonction de la demande – les objectifs, le rythme, la durée et les modalités des séances. Le processus est évalué régulièrement. Une supervision de groupe présuppose la présence de tous les participants impliqués.

Choisir le bon superviseur

Un superviseur sérieux proposera toujours un entretien individuel « exploratoire » (comme fait le coach ses propres clients) avant de s’engager sur un contrat. Cet entretien (gratuit) sert à vérifier si le superviseur convient et si le « feeling » est présent avec lui. Côté superviseur, l’entretien a pour objet de mieux cerner la problématique qui lui est amené et de s’assurer qu’elle est bien dans son champ de compétences.

La position de superviseur exige de nombreuses qualités et compétences : une éthique irréprochable, un sens clinique aigu, un travail sur soi-même approfondi, une expérience de l’entreprise, mais aussi bien sûr la maîtrise de concepts principaux et techniques du coaching, et une compréhension des mécanismes interculturels.

Les groupes professionnels perçoivent souvent le superviseur de coach comme un de leurs pairs, dont le rôle est l’analyse des pratiques par rapport aux canons de leur groupement. Les entreprises qui disposent de leur propre département de coaching ont également tendance à considérer le superviseur comme étant au service de leur culture.

Pourtant, l’expérience montre que la principale qualité attendue du superviseur est précisément l’indépendance par rapport au groupe d’appartenance du coach (société de coachs, entreprise…).

Cette indépendance permet de travailler sur les véritables problèmes et non sur des aspects normatifs issus de ce groupe.

Une dimension « mentoring » peut également intervenir dans le rôle du superviseur… Dans ce cas, vous aurez surtout à cœur de vous assurer qu’il dispose d’une expérience conséquente et qu’il a montré des « résultats » probants dans votre secteur d’activité.

N’hésitez pas à le questionner pour vous faire une idée :
du temps qu’il consacre lui-même au coaching de clients (autres que des coachs professionnels) et à la supervision de coachs dans le cadre de sa pratique professionnelle
du nombre d’années d’expérience « terrain » préalable qu’il a à son actif et de la diversité des contextes organisationnels et culturels qu’ils a expérimentés
des certifications et agréments dont il peut se prévaloir
des méthodes qu’il pratique et maîtrise

La capacité de diagnostic, la souplesse d’intervention et la fluidité dans les échanges peuvent aussi faire partie de vos critères d’évaluation et de choix d’un superviseur.

Enfin, une enquête rapide auprès de personnes déjà en supervision avec le superviseur auquel vous envisagez de faire appel vous permettra de bénéficier de retours pertinents sur la qualité de ses interventions !

 

‘’L’éthique, c’est la visée d’une vie bonne, avec et pour les autres, dans des institutions justes’’, écrivait le philosophe Paul Ricœur. Entrer dans un processus de supervision, c’est procéder d’un travail de conscientisation et de maturation profitable tant au coach lui-même qu’à ses clients et répondre à des exigences garantissant la triade éthique chère à Ricœur du soi, de l’autre et des institutions.

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Lieu d’échanges autour du coaching où les coachs en devenir vont s’initier au métier de Coach, mais aussi entendre des témoignages, rencontrer d’autres coachs de divers horizons et formations, entendre différents points de vue et différentes références et s’essayer à différentes pratiques afin de se forger une identité unique de coach… En savoir +

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